Le Panama
Nous étions resté au Panama plus de 6 mois à notre premier passage. Escale alors prolongée involontairement par la faute d'un moteur qui rendit la vie en route pour les Galapagos.
Cette fois çi, nous savions à l'avance que notre séjour s'attarderait un peu, car traversant le canal le 11 janvier, il était prévue une arrivée du nouveau petit mousse aux alentour du 24 février. Ajoutons à cela 1 mois le temps de vérifier que la santé du petit est bonne, de faire un passeport... et nous prévoyions un départ vers la fin février.
Le passage du canal s'est bien passé. 4ème traversée pour nous, on connaît le processus. A part un gros motor yacht amarré à nos côté lors du passage des écluses, et qui avait du mal à doser la puissance de ses moteurs, nous causant quelques frayeurs, la traversée fut une promenade tranquille, et une découverte impressionnée pour les enfants.
A notre arrivée, après une nuit au Balboa Yacht Club, nous nous sommes installés au mouillage de Las Brisas, ou, bonheur rare pour un navigateur tourdumondiste, nous disposions d'eau gratuite, de douches gratuites, d'internet gratuit, d'une laverie gratuite, et d'un quai pour annexe gratuit. Tout cela ayant été construit sans autorisation, le gouvernement l'a repris à son compte, et ouvert à tous. Du coup, cet arrêt nous permet de nous poser un peu, d'inscrire les enfants à une école locale (ou malheureusement il s'avérera que le programme éducatif été basée sur le visionnage régulier de dessins animés) afin qu'ils progressent en Espagnol, et passent leur journées en compagnie de petits copains.
Ce stop fut donc l'occasion de préparer le bateau à l'arrivée du petit nouveau (transformer un des 4 toilettes en croquignolette chambre d'enfant, remplir les soutes de couches...), de bricoler quelques petites choses sur le bateau.
Panama fut aussi l'occasion de recréer une petite vie sociale, au rythme des familles de passage. Soucieux que Lola et Timéo ne souffrent pas trop de l'absence d'amis réguliers, nous sautons sur le moindre bout de ferraille portant un enfant entre 2 mois et 17 ans, lui collant nos mouflets dans les pattes. Ce fut l'occasion de belles rencontres, comme toujours en bateau, avec Atipa, Holiday, Sakatia...
L'occasion aussi d'organiser ensemble de chouettes sorties, au zoo, au carnaval, à Taboga, l'île qui fait face à Panama City, expérimentant à chaque fois de nouvelles activités pour les enfants (escalade, chasse au singe, bodyboard, lancer de confetti, randonnée, anniversaires, parties de pêche...).
Mamgoz et Jacques sont eux partis se balader au Guatemala et Costa Rica, ou ils profitent des merveilles de l'Amérique Centrale.
Le 19 février, à 2 heures du matin, Soizic perd les eaux sur le bateau. On prévient Gertie, sur Genesis (notre voisin de mouillage, retrouvé avec plaisir 6 ans après), qui vient garder les enfants. On appelle un taxi qui se pointe 10 minutes plus tard. On arrive à la maternité à 2h30. Là, l'ambiance est bien différente de la France. Les papas n'ont pas le droit de rentrer dans la salle d'attente (pas de travail hein, d'attente), donc Soizic poirote toute seule pendant que Matthieu traîne dans le hall. Puis, on l'embarque dans une salle de travail commune (jusqu'à 15 femmes peuvent s'y retrouver à hurler...), puis, au bout de quelques dizaines de minutes, en salle d'accouchement. Mael né à 4h30. C'est allé tellement vite que l'absence de péridurale (que craignait Soizic, mais c'est l'habitude du pays) n'a pas changé grand chose.
Une fois le petit bébé sorti, les sages femmes le capturent 4 heures pour lui faire la toilette, vaccins... pendant que Soizic est emmené dans un dortoir de 15 lits (il y en a de 30 !). On lui emmène enfin Mael, et son papa peut venir les voir le soir, de 18h à 19h. Le lendemain, à 14 heures, hop, dehors, tout le monde rentre au bateau.
Expérience haute en couleur que cet accouchement, mais moins terrifiante que les récits que Soizic avait entendu. Il faut dire que cet hôpital fait jusqu'à 90 accouchements par jour (50 en moyenne, 25 le jour de Soizic), donc il ne font pas dans la dentelle, et vont à l'essentiel. Pour 25$, coût total de l'opération, on ne va pas se plaindre.
Un mois plus tard, une fois que nous sommes sûrs que le bébé va bien, nous entamons les préparatifs du départ, faisant des courses monstrueuses prévues pour tenir jusqu'en Nouvelle-Zélande ou on nous demandera de jeter toute nourriture restant à bord. 1070 couches, entre autres, qui vont améliorer notre réserve de flottabilité. Un gros marché de frais la veille du départ, afin d'entasser mangues, ananas, bananes, papayes, fruits de la passion, papates, tomates, concombres... enfin un vrai marché sur le bateau !
Après un dernier barbecue avec les copains qui partent ou qui restent, c'est le moment d'y aller, en route pour les Galapagos ! Nous sommes le 6 avril 2011.
JOURNAL DE BORD PANAMA
Mardi 5 avril
Ca y est, on y est. Le bateau s'est enfoncé de quelques centimètres, les cales débordent, il est temps de partir. Demain matin, nous mettons les voiles vers les Galapagos, 1700 km plus loin. Il va falloir se dépêcher, car Mario et Milo, les cousins Mexicains, nous rejoignent la bas le 17. Or, le vent n'est pas favorable, dans le nez... il va falloir ruser. A très bientôt, enfin, pour des nouvelles en mer.
Samedi 2 avril
Ces jours-ci, nous effectuons les courses en prévision du départ. Courses qui sont prévues pour durer jusqu'en Nouvelle-Zélande, ou on nous demandera de jeter toute nourriture en arrivant.
Nous avons fini les courses de "sec" (boîtes de conserves, liquides divers...), et alourdi le bateau de quelques centaines de kilos. Ce ne sont pas les 970 couches culottes qui pèsent le plus, mais prennent leur place quand même. Tout ça pour stocker du caca !
Mardi 29 mars
Journée passée en partie à organiser le voyage de Mario et Milo aux Galapagos. Un peu compliqué, car il faut les faire venir du Mexique, puis les rejoindre à Guayaquil pour passer une nuit avec eux, et les ramener aux Galapagos en avion. Il nous faut aussi obtenir un permis de navigation, et arriver à temps... Le compte à rebours du départ de Panama est déclenché, départ prévu le 5 avril.