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Traversée du Pacifique

Galerie Pacifique

les enfants au coucher du soleilLundi 30 Mai

Dernier coucher de soleil en mer... Le GPS nous annonce une arrivée demain, mardi matin, a 7h10. D'ailleurs, deux événements nous le prouve, le retour des oiseaux, invisibles depuis plus de 15 jours, et ce matin, un grand troupeau de dauphins venus nous souhaiter la bienvenue aux Marquises, pour le plus grand bonheur des enfants. Nous avons commencé à leur donner quelques cours de Marquisiens, qu'ils sachent au moins dire Kaoha Nui, kai kai, Nana...
Nous sommes à 72 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 146 aujourd'hui.


Papa et Timéo cherche l'horizonDimanche 29 Mai

C'est la même histoire à chaque traversée : les 4 derniers jours sont toujours les plus longs. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'à partir de 99 heures de l'arrivée, le GPS se remet à vous annoncer l'heure d'arrivée estimée. Mais à quatre jours, c'est pas très précis, la vitesse du bateau fluctuant allègrement, on se retrouve à un moment T à 45 heures de l'arrivée, et 10 heures plus tard, à 57 heures...
Ca rend dingue. Une minute on se voit arriver au soleil couchant, pile pour commencer une nuit au calme, et la minute d'après, on arrive le lendemain matin, très tôt, 7h30, quand les enfants se lèvent et qu'une longue journée commence.
Impossible d'y échapper, à chaque fois qu'on passe devant le GPS(et sur un bateau, on passe très souvent devant), on ne peut s'empêcher d'y jeter un coup d'œil, l'air de rien, "oh, ca fait bien 20 minutes que je n'ai pas regardé, j'ai peut être gagné quelques heures".
Du coup, nous y voila, à 35H 4mn de l'arrivée. Le vent a bien baissé, nous sommes toujours avec notre mouchoir de poche, à moins de 6nd désormais, et la météo annonce du vent de plus en plus faible...
Zut, nous voila à 38H 27mn.
Nous sommes à 192 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 148 aujourd'hui.


chariot sortiVendredi 28 Mai

Ca y est, le deuxième coulisseau de têtière nous à lâché. C'est à dire que désormais, le haut de la grand voile n'est plus tenu au mât... juste à son sommet en fait. Bref, ça pourrait mal se passer si le vent devenait fort, et que le coulisseau du dessous, qui encaisse tout désormais, décidait de sortir lui aussi de son rail. Heureusement, le vent s'est calmé (20nd) et la grand voile est bloquée à 2 ris (on ne peut pas prendre le risque de larguer ce ris sans ces coulisseaux). Donc pas trop de pression là dessus.
Comme lorsque la Grand Voile est à 2 ris, on ne peut mettre que 70% du génois (sous peine de casser le mât), on se retrouve avec un mouchoir de poche en l'air, et on se traîne un peu. Dur dur si proche de l'arrivée. Bon, quand on dit qu'on se traîne, c'est quand même 6,5/7 nd...
On s'active donc pour trouver sur Tahiti les 150 billes qui sont passées à la flotte, et les recevoir au plus vite aux Marquises.
Nous sommes à 345 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 160 aujourd'hui.


gros thonJeudi 27 Mai

Rien de bien mirobolant aujourd'hui. Nous continuons notre progression à 8 nœuds, mais pas en ligne droite. Donc on devrait mettre entre 3 et 4 jours.
Ce soir, lors d'un empannage pour tirer un bord pendant la nuit, gling gling, nouvelle pluie de billes... Merde, d'ou elles sortent celles là ?? Si le deuxième chariot de la têtière nous lâche, on aura un problème. Bon, on va limiter les empannages au maximum, et continuer à consulter nos contacts à Tahiti pour tenter de trouver les pièces...
Nous sommes à 460 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 195 aujourd'hui.


Le linge sèche sous gennakerMercredi 26 Mai

Ca fonce ca fonce... Le vent ne descend pas en dessous de 20 nœuds, et plus souvent 25. La mer est bien forte, depuis le temps que le vent la travaille. La nuit dernière a été très fatigante, malgré nos 2 ris, car le vent a encore dépassé les 30 nœuds, et la vitesse les 9... On commence à avoir hâte d'arriver, tout en ne souhaitant pas ralentir.
Pour les enfants, c'est toujours tranquille. Ils enchaînent les parties de batailles, de dominos, les puzzles. On a essayé les châteaux de cartes aujourd'hui : mauvaise idée dans la tourmente.

Toujours pas un bateau à l'horizon, c'est le désert par ici, 2 bateaux croisés depuis le départ.
Dans notre recherche des 1001 façons de venir à bout de nos 15 kilos de thon: ce soir, entrée tartare de thon; plat, nuggets de thon... quelle variété!
Nous sommes à 640 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 195 aujourd'hui (on arrivera pas à faire 200 !).


Mardi 25 Mai

Journée chargée aujourd'hui. Vous vous souvenez, le 14 mai, nous voyions chuter du haut du mat une série de petites billes annonciatrices d'un roulement a billes déglingué. Et bien aujourd'hui, celui-ci s'est rappelé à notre bon souvenir. Alors que le vent baissait, nous avons décidé de tenter de larguer le ris que nous conservons depuis plusieurs jours. Mais le roulement du coulisseau de la têtière de grand voile en a décidé autrement, et prestement quitté son rail. Nous avons dû affaler la grand voile (encore possible). Nous avons alors décidé d'échanger le coulisseau défectueux avec le coulisseau du bas de la grand voile.
Manœuvre pas forcement évidente, car il faut déposer la bôme, démonter le vit de mulet, retirer tous les coulisseaux... Et c'est là que c'est parti en sucette, car une fois le premier coulisseau enlevé, celui-ci a bêtement perdu toutes ses billes ! Mais bon sang, c'est quoi ces coulisseaux foireux, qui perdent leur billes une fois hors du rail ??!! Sur Hildi, nos coulisseaux étaient de bêtes U sans roulement à billes.
Bon, ils avaient 45 ans les coulisseaux, et portaient un truc de la taille d'une voile de planche à voile. Maintenant, avec leurs trucs modernes hérites de la rampe de lancement de Baïkonour, on y comprend plus rien. Nous, les coulisseaux à roulement a billes, on connaît pas. Nous avons donc sagement décidé d'arrêter les dégâts, et d'attendre de plus avisés conseils techniques.
En attendant, il faut quand même la remonter cette bôme. Et en pleine mer, par des creux de 3 mètres, remonter ce gros machin avec sa grand voile ferlée dessus... pas de la tarte. Ca doit peser 200 kilos ! Après 2 heures de lutte et quelques bleus, c'est fait. Il ne reste plus qu'à monter au 2/3 du mât récupérer le lazzy jack qui est parti se balader, réinstaller la balancine, ré étarquer la grand voile... enfin bref, ça a du nous prendre 5 ou 6 heures au total, durant lesquelles on a pas beaucoup avancé. Enfin, on a réussi a hisser la grand voile malgré ce coulisseau manquant (en faisant très très attention durant toute la montée
Évidemment, c'est le mauvais moment que choisi un gros thon d'une quinzaine de kilos pour mordre a la ligne ! Bon, au moins, on a des protéines jusqu'aux Marquises.
Nous sommes à 830 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 144 aujourd'hui.


Mael rigoleMardi 24 Mai

Jamais content ces marins ! Il y a a peine 2 jours, on se plaignait de trop de vent, on trouvait fatigantes nos moyennes de vitesse à 9 nœuds, et voila qu'aujourd'hui, après une journée à 7,5 nœuds de moyenne, nous avons le sentiment de nous traîner... Tout est relatif, avec Hildi, notre vitesse moyenne sur l'intégralité de la traversée avait été de 6 nœuds:.
Première journée ou la canne ne nous ramène aucun poisson... on est bon pour manger notre viande fumée panaméenne, mélange subtil entre de la semelle de tennis et un morceau de pneu.
Nous avons à nouveau reculé les montres d'une heure, signe évident que nous avançons.
A désormais moins de 1000 miles de l'arrivée, on regarde le GPS de plus en plus souvent. Alors, encore 5, 6 ou 7 jours ?
Nous sommes à 970 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 181 aujourd'hui.


Lundi 23 Mai

Ouf, ça y est, on souffle un peu. Enfin tout est relatif, le vent reste autour de 25 nœuds, les vagues ne descendent pas au dessous de 4 mètres, et la vitesse du bateau reste au dessus de 8 nœuds. Tout ça va très vite, et si cela continue comme ça, l'arrivée devrait se faire dans moins d'une semaine.
Grande activité pour les enfants aujourd'hui, collier de nouilles. Vu la quantité de coquillettes qu'on a embarquée a Panama, ils peuvent se lâcher, et faire des rivières a 12 rangées! C'est Maman qui va être contente ! Passionnant non, notre petite vie ?
Nous sommes à 1148 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 194 aujourd'hui.


navigation au clair de luneDimanche 22 Mai

Hé bein! Dire que je disais dans la nouvelle d'hier qu'on allait se reposer cette nuit!. Tu parles! C'est que ça commence à ressembler à du gros temps quand même. Après une nuit a 25 nœuds, ce qui a déjà bien levé la mer, la journée à tourné entre 25 et 35 nœuds, avec une mer devenant franchement grosse. On est bien content de l'avoir dans les fesses, et pas devant nous, mais c'est tout de même assez impressionnant, surtout la nuit, quand le sillage bouillonnant de ce monstre de 15 tonnes lancé à 9 nœuds brille à la lueur de la lune. On a pas laissé beaucoup de toile, et continuons à filer entre 8 et 10 nœuds.
C'est assez fatiguant, car le bateau bouge pas mal, craque, tape, couine, mais le confort, comme d'habitude, reste incroyable. Les enfants surtout sont impressionnants de passivité devant les éléments. Ils ne remarquent rien, ne se plaignent pas, et regarde dehors cette grosse houle de 4 mètres qui déferle autour du bateau avec tranquillité.
Nous sommes à 1348 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 190 aujourd'hui.


Samedi 21 Mai

Un peu d'émotions ce soir... Après une journée très, trop, tranquille, ou le vent à nouveau, se mettait pile vent arrière, nous obligeant a tirer des bords, 1 heure avant le coucher du soleil, la météo annoncée surgit, et en 3 minutes à peine, le vent augmente de 10 nœuds pour passer a 23 nœuds, et surtout, vire de 50 degrés, nous permettant de récupérer des vitesses agréables et un cap direct.
La nuit s'annonçant venteuse, nous décidons de prendre un ris dans la grand voile. Pour cela, nous enroulons le gennaker. Une fois le ris pris, nous déroulons le gennaker, mais cela se passe mal, le gennaker s'emmêle, et nous sommes obligés de l'affaler dans des conditions acrobatiques, puisqu'il est aux 2/3 déroulé.
Bref, une fois le bestiau affalé sur notre pont, on le remet au propre, et l'envoyons, en nous plaçant vent arrière a fond les moteurs, pour réduire le vent apparent, vu que nous sommes contraint de l'envoyer déroulé.
On en est déjà à une grosse demie heure de gesticulations sur le pont, toujours par 20/25 nœuds de vent...
Et la, grosse surprise, le pilote automatique devient fou. Il fait d'énormes embardées de droite et de gauche, sans raison apparente, rendant le route du bateau totalement erratique. On pense tout d'abord a un mauvais réglage de voile, rendant le bateau très dur a manœuvrer. Et vas y qu'on borde l'un, choque l'autre... mais rien à faire! Alors on enroule à nouveau le gennaker, et envoyons le génois. Même punition, grosses embardées. Bon, allez, on largue le ris de la grand voile... pareil! Bon, la, c'est pas possible, ca fait 1 heure qu'on se démène sur le pont... Pris d'une subite intuition, on éteint et rallume le pilote, et miracle, tout revient dans l'ordre. On aurait fait ça plus tôt, on aurait économisé pas mal de frayeurs! La nuit est maintenant bien tombée, et le vent calmé, on va se reposer un peu...
Nous sommes à 1510 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 172 aujourd'hui.


3ème grosse doradeVendredi 20 Mai

Les journées se suivent et ne se ressemblent pas. Hier, nous effectuions notre meilleure progression, nous rapprochant de 192 miles de notre destination, et aujourd'hui, seulement 119, notre pire progression depuis le départ.
Il faut dire qu'un catamaran sans spi symétrique, ça a un gros défaut, ca ne sait pas faire du vent arrière. C'est à dire que l'on ne peut aller au delà d'un angle de 140 degrés du vent, ensuite, notre vitesse devient ridicule... Donc, lorsque, comme c'est le cas aujourd'hui, le vent tourne et tombe, et bien on se retrouve à se diriger à 60 degrés de notre destination, et très lentement, d'ou les 119 miles, CQFD.
Heureusement qu'une belle coryphène est venue mordre a notre ligne, on en a pour 2 jours à la manger celle là, ça redonne un peu de moral.
Nous sommes à 1667 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 153 aujourd'hui.


Jeudi 19 Mai

Meilleure journée depuis le départ, en terme de miles parcourus, presque 200 ! Enfoncé notre record du temps d'Hildi, qui avait quand même vaillamment fait ses 180 miles par jour 3 jours de suite durant la même traversée. Comme à l'époque ou nous ne quittions pas le spi, nous gardons le gennaker depuis 3 jours et 3 nuits. Il nous fait gagner quelques précieux miles.
on joue avec les poissons volantsSinon, désolé pour le compte rendu de cette journée, mais elle a été tout ce qu'il y a de plus banale : ramassage de poissons volants et de poulpes sur le pont avec les enfants (terrifiant), observation des vagues (passionnant), confection de puzzles (abasourdissant), et confection de poulet sauce aigre douce (ébouriffant).
Nous sommes à 1790 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 192 aujourd'hui.


Mercredi 18 Mai

Bon, c'est un peu le principe d'une traversée océanique, c'est assez monotone quand même! Il ne faut pas vous attendre à ce qu'on vous raconte chaque jour qu'on a perdu un mât, péché une baleine, surfé sur une montagne d'eau, réparé notre réacteur nucléaire, repoussé une attaque de pirates javanais, voire, que les enfants ont été obéissants.
Non, des fois, il ne se passe rien, absolument rien ! Et c'est tout l'intérêt d'une telle promenade: le rien. Aucune sollicitation inutile, qu'elle soit auditive ou visuelle. Pas de publicité, pas de télé, pas d'info essentielle du jour, pas de bruit. Juste le vent, le bateau, la mer et la famille.
Aujourd'hui, nous avons reculé nos montres d'une heure. Pas parce que Giscard veut économiser du pétrole (désolé pour nos plus jeunes lecteurs, qui connaissent mieux le nom des dinosaures que de nos anciens présidents, sachez juste que c'était l'ancêtre de Sarkozy, qui jouait de l'accordéon et parlait avec du coton dans les joues), mais parce que nous avons fait un peu plus d'un tiers du trajet, et que nous sautons un fuseau horaire... Nous trouvions louche que les enfants nous laissent faire des grasses matinées jusqu'a 7h30... Vite, remédions à cela, et dès demain, ils se réveilleront à nouveau a 6h30. Le franchissement d'un fuseau horaire, si ca c'est pas de l'info coco!
Nous sommes à 1990 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 160 aujourd'hui.


2ème dorade moyenneMardi 17 Mai

Ouf, vent et mer se sont calmés la nuit dernière. Le vent tourne autour de 12 à 15 nœuds, et la vitesse, sous gennaker, est stable entre 7nd et 8nd. Ajoutez a cela la mer qui, désormais, ne fait que nous rouler lentement au rythme de la longue houle Pacifique, et vous comprendrez que les conditions à bord sont bien plus agréables.
Un événement aujourd'hui, un bateau, un gros cargo qui nous a "frôlé" a 4km... Au beau milieu du Pacifique, c'est émouvant... snif.
Ce calme relatif nous a permis de confectionner de délicieuses brioches pour le p'tit déj, et pour les enfants, de fabriquer une magnifique fusée en tubes de sopalin, une merveille !
Au menu ce soir, la petite dorade coryphène qui est venue mordiller notre leurre, la pauvresse.
Nous sommes à 2150 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 155 aujourd'hui.


Lundi 16 Mai

La météo se stabilise, mer forte, et vent à 20 nd. Du coup, on avance vite, mais bien secoué! Comment vous faire comprendre les conditions dans lesquelles on voyage?...
Prenez un camping)car, confort hein, le camping)car, mais un camping)car quand même. Vous montez a bord à Paris, Place de l'Étoile (ne nous refusons rien), verrouillez les portes de l'extérieur (impossible de vous échapper), puis dirigez-vous, au choix, vers Libreville au Gabon, ou alors Karachi au Pakistan, ou encore Prokopyevsk, en Russie (on est pas vache, hein, on laisse le choix du continent).

Jusque là, ça s'annonce sympa comme trajet, non ?

Alors compliquons un peu les choses : sur le pare brise, collez un poster du type "Coucher de soleil sur la mer Baltique", ou "Troupeau de gnous sur les contreforts du Kilimandjaro" ou encore "Vol de passereaux au col du Galibier"... enfin un truc distrayant quoi. Tant que vous y êtes, collez les chutes sur les vitres! Maintenant, bloquez le régulateur de vitesse sur 10km/h. Oui, 10km/h, c'est important. Pour varier les plaisirs, les jours ou vous rêvez de sensations fortes, vous avez le droit de le bloquer à 13 km/h, mais pas plus ! Ah oui, j'oubliais un point fondamental. C'est un peu dur a trouver, mais bien sûr, vous aurez monté sur la voiture des roues ovales. Voila, on est prêt ? Ah, non, on a oublie d'embarquer 3 enfants en bas âge, et la nourriture pour tout ce petit monde (n'oubliez pas que les portes sont verrouillées de l'extérieur), et on peut y aller, juste en suivant les instructions du GPS (tournez à droite, à gauche, blablabla...).
Voilà, c'est ce qu'on vit, et c'est que du bonheur... Hein chérie, c'est que du bonheur? Chérie?
Nous sommes à 2300 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 175 aujourd'hui, que du bonheur!


Dimanche 15 Mai

Journée tranquille. Hé oui, on croise pas des calamars géants, ou des vagues pyramidales tous les jours.
Ceci dit, la mer est moins clémente aujourd'hui, grosse houle du Pacifique qui nous arrive par le travers, additionnée à une mer du vent, le tout créant des conditions de navigation bien hachées. Curieusement, ce sont les parents qui en souffrent le plus, Lola, Timéo et Mael poursuivant leurs activités habituelles comme si de rien n'était.
A l'heure qu'il est, la nuit est tombée, et une magnifique pleine lune fait briller les énormes vagues qui nous entourent.
Nous sommes a 2460 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 135 aujourd'hui.


Samedi 14 MaiPoisson volant dans le carré

Tout se perd ma brave Dame ! La météo nous annonçait 12 nœuds, et nous en eûmes 25 en arrivant au large !
Non pas qu'on s'en plaigne, on a volé entre 7 et 8 nœuds une bonne partie de la journée (après une nuit ou nous étions tombé à 2 nœuds), mais il est difficile d'établir une route optimum avec ces prévisions fantaisistes.
Un peu de casse aujourd'hui: alors que nous prenions un ris (réduire la surface de la grand-voile), nous avons abusé de la puissance du winch électrique, et avons vu tomber du sommet du mat (ou plus précisément de la poulie qui se trouve au sommet de la grand voile) des petites billes... Pas un bon signe ça, cela signifie que le roulement à billes de ladite poulie est écrasé, et donc la poulie clairement endommagée. Pour l'instant, nous avons pu enlever le ris (le vent étant retombe à 12 nœuds pour la nuit), mais ne sommes pas a l'abri que la poulie se bloque à n'importe quel moment... Il ne nous reste qu'à croiser les doigts!
Ce matin, au réveil, on a retrouvé environ 20 calamars et 3 poissons volants agonisant sur le pont. Ces andouilles ont sans doute voulu profiter du trampoline pendant la nuit ! Pas très agréable, d'ailleurs, en pleine nuit, de marcher sur ces bestioles gluantes, pour se retrouver le pied couvert d'encre noire... Il y en a même un qui atterit dans le carré !
Nous sommes a 2600 miles de l'arrivée, et en avons parcouru 140 aujourd'hui.


Vendredi 13 Mai

Pas de superstition, ce fut une superbe journée. Le vent est finalement plus au rendez-vous que prévu, on avance bien, et les conditions sont excellentes. La différence avec le peu de confort que nous avions a bord d'Hildi est radicale. Ici, la vie ne s'arrête pas, et on peut agir quasiment normalement, ce qui permet aux enfants de jouer, de dessiner, et aux grands de cuisiner, travailler, lire et pécher.
Première petite doradeEn effet, premières prises océaniques aujourd'hui. Tout d'abord, une toute petite dorade coryphene, qui , à peine à bord, régurgite 2 poissons volants a demi digères. Pas très ragoutant, et ça lui fait encore perdre de son volume. On remet immédiatement la ligne a l'eau, car les dorades se déplacent souvent en famille, et il n'est pas rare d'en pécher une deuxième dans la foulée. Et effectivement, l'hameçon mord à nouveau, beaucoup plus fort, et c'est une énorme dorade ce coup-ci, qui se pointe dans la jupe. Un combat effréné débute entre Matthieu, frappant a main nues sur ce monstre qui lui, de son côte, sent sa dernière heure venue. Malheureusement, l'animal donne un ultime coup de queue énergique (on parle bien de la Dorade), réussi a échapper à la poigne de Matthieu, saute à l'eau, laissant l'hameçon (et la moitie de la gueule) derrière lui ! Il aura du mal a manger des poissons à écailles dures pendant quelques jours celui là !
Question navigation, on a avancé environ a 6/7 nœuds toute la journée, sous grand voile et gennaker. Nous avons cependant perdu le courant favorable, il est temps de caper plus Sud. Il nous reste 2733 miles avant Hiva Hoa, aux Marquises. Nous en avons parcouru 135 ces dernières 24 heures.


Jeudi 12 Mai

Escale ratée ! Nous qui espérions nous retrouver tous seuls, loin des regards, avons eu la déconvenue de voir arriver un énorme bateau de touristes juste avant nous dans la baie visée, et un autre mouillé sur l'ile d'en face, à portée de vue. Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons vu débarquer un bateau des "Sea Rangers" du Parc National, nous demandant ou nous allions. A 100 miles du port le plus proche, on a été surpris de les voir arriver ceux-là! C'est affreusement bien surveillé !
Bref, nous étions quitte pour pointer direct vers les Marquises, après un petit tour de Fernandina quand même, ile (enfin un immense volcan surgit de l'eau) qui est entrée en éruption il y à 1 ou 2 ans. Le paysage est impressionnant de désolation. Cela restera notre dernière vision de la terre avant les luxuriantes Marquises.
Enfin à voir quand est-ce que nous y arriverons, car la météo est très calme pour au moins les 10 jours a venir (entre 8 et 12 nœuds). Ce soir, nous sommes même au près, avec un vent de Sud Ouest 10 nds, impossible dans cette région... on est pas rendu.
Il nous reste 2870 miles (environ 5000 kilomètres) avant Hiva Oa, aux Marquises. Nous en avons parcouru 35 depuis la dernière côte des Galapagos.