Les Galapagos
Ca y est, nous y revoilà, promesse tenue ! A notre premier passage, nous étions repartis en nous promettant d'emmener nos enfants dans ce paradis sauvage, et 6 ans après, nous revoilà, dûement munis des enfants en question.
Quel plaisir de leur offrir l'accès à ce sanctuaire surprotégé. Il faut savoir qu'aux Galapagos, seuls environ 2% du territoire sont visitables. Et si certains de ces pourcentages sont au pied du bateau, d'autres sont accessibles uniquement par des tours locaux, de quelques heures à plusieurs jours, pour des budget allant de 50 à 3000 € par personne. Mais si dans certains pays, l'obligation de passer par des tours locaux pour visiter est scandaleuse et pesante, ici, elle est tout à fait compréhensible quand on réalise l'état de protection de l'environnement. Chaque promenade est encadrée par un garde du Parc National, les sites sont très bien aménagés et entretenus.
Et ils ont raison de se méfier vu que le tourisme (160 000 personnes/an) à doublé en 10 ans, de même que la population (19 000 habitants).
Nous étions trop proches du Mexique pour ne pas proposer aux cousins Mario et Milo de nous rejoindre. Pas simple d'organiser leur venue. Départ de Mexico, escale à Bogota, arrivée à Guayaquil, ou Mamgoz les rejoint pour passer la nuit avec eux, et revenir le lendemain, et nous rejoindre en bateau sur l'île de San Cristobal, ou nous avions posé l'ancre, comme il y a 6 ans.
Le village a bien changé, le front de mer se "touristisant" de façon certaine. Plus de boutiques de tee shirt, de boutiques de tours, rues joliment pavées, plus de monde... on sent que ça se transforme à vitesse grand V. En revanche, le front de mer est toujours envahi d'otaries, qui se battent pour protéger leur territoire. Pas question d'essayer de s'asseoir sur LEUR banc, ou de traverser LEUR pont, il faut des fois se battre à grand coups de grognements, et souvent, reculer piteuseument. Cela dit, sur l'île d'Isabella, ou nous passerons aussi, là, rien n'a changé, même rues en terre batues, même tranquilité.
Mario et Milo ne restaient que 12 jours, et notre connaissance de l'archipel nous a bien servi à organiser pour toute cette smala un séjour efficace.
Ce qui impressionne aux Galapagos, c'est la richesse de la faune, et son absolue passivité devant la présence de l'être humain. Les animaux ici n'ont aucun prédateurs (hormis ceux bètement apportés par l'homme), et à part les tortues terrestres, aucun n'a servi de nourriture aux marins de passage. On approche donc très facilement ces multiples bestioles, dont l'apparence de certaines semble droit sortie de la préhistoire.
Et les jeunes (et moins jeunes) en ont pris plein la vue. En quelques jours, ils ont pu cotoyer de très très près, des otaries, des tortues de mer, de terre, des fous à pattes bleus, des frégates en rut, des pingouins, des iguanes, des raies, mantas et autres, des requins... Et Quand nous disons cotoyer, c'est à dire qu'on nage avec des otaries, jouant avec elles comme on le ferait avec des chiens, on plonge en masque et tuba avec une dizaine de tortues qui nous accompagnent avec une placidité déconcertante, on approche en voilier, presque à les toucher, des raies mantas qu'on voit sauter en l'air chassant le poisson, on regarde droit dans les yeux un iguane immobile à quelques centimètres, on nage à quelques mètres des pingouins impassibles... vraiment impressionnant, en particulier pour un Mario qui s'intéresse à la Biologie Marine (enfin, il a le temps de se ressaisir, et de devenir trader !). D'autant que ces bestioles, isolées depuis des millions d'années, ou pour certaines des déguaines de Jurassic Park !
Nous avons ajouté à notre précédente visite le passage par Santa Cruz, l'île la plus habitée, point de départ de tous les gros tours, que nous craignions pourries de tourisme, et avons découvert avec surprise une île très peu touristique, mais au contraire, plutôt actif lieu de vie des Equatoriens, qui se retrouvent nombreux le soir pour jouer au volley sur la place du village
Ce fut vraiment un bonheur de pouvoir offrir à tous ces enfants (ce qui aurait été impossible sans la générosité de leur Mamgoz) d'aussi riches rencontres.
Mercredi 11 Mai
Cette fois ca y est, on est parti ! Pour de bon !
Les nouvelles
batteries ronronnent de plaisir de se faire enfin remuer l'acide, le
dessalinisateur, après une cure de jouvence, nous refait de l'eau douce,
et on a même pris le temps d'une dernière (c'est la troisième dernière)
bouffe avec nos amis de Sakatia, et d'un troisième donc aurevoir des
enfants à leurs bonnes copines.
Oui, mais alors la prochaine étape,
c'est a 5000km ? Hé non, car histoire de pimenter les choses, nous avons
décidé de faire un petit détour par une baie se situant sur la cote Ouest
d'Isabella. C'est une baie interdite à la navigation (du moins pour nous,
qui n'avons pas le permis qu'ont certains yacht de touristes), qui se
trouve a 100 miles du port principal d'Isabella, sur sa côte Ouest. Envie
de s'aventurer dans l'inconnu, de suivre la trace des bateaux pirates qui
se réfugiaient dans cette baie il y a 3 siècles, envie de braver les
interdits... Espérons qu'aucun garde cote ne croisera notre route. Avec un
peu de chance, on osera dormir là demain soir, avant le grand
départ...
Pour l'instant, il est Minuit, tout le mode dort, sauf
Matthieu, qui entame ses 3 semaines de quart seul, Soizic étant bien assez
occupée par Mael comme ça.
JOURNAL DE BORD GALAPAGOS
Mardi 10 Mai
Ahhh, le doux sifflement du vent dans les voiles, le chuintement rassurant de l'écume sur la coque, le lent bercement du bateau à chaque vague qu'il chevauche, le soleil qui se couche sur un horizon vide de toute terre... ahhhhhhh, que c'est bon, je ferme les yeux... Mais lorsque je les rouvre, qu'est-ce que c'est que cette terre devant nous, à 100 mètres d'ailleurs ? et où est passé la grand-voile ? Et cette chaîne qui pend à l'avant du bateau ??!!!
Hé oui, nous sommes toujours à Isabella ! Ou plutôt, le bateau est à Isabella, et Matthieu est à Santa Cruz... Oui, on complique. Pour résumer, après avoir réussi à réparer le dessalinisateur, il refait des siennes quand on le re teste à 3 heures du départ ! Tout ceci était raconté dans une news d'hier, mais notre service de mise à jour du site déconne à plein tubes. On a donc annulé notre départ ( ce qui nous a permis d'organiser plus sereinement un gros repas à 7 adultes et 7 enfants sur le bateau, un beau fouillis). Et aujourd'hui, afin de partir bien sereins, Matthieu se fait l'aller/retour à Santa Cruz en navette tape-cul pour acheter des batteries neuves, car les nôtres, qui sont en fin de vie, ne tiendront pas facilement jusqu'à Tahiti. Donc, histoire de partir l'esprit tranquille, on se prend quelques jours pour installer ces batteries, et se pencher sérieusement sur le dessalinisateur.
Ca laisse un peu de temps pour s'occuper du site, et vous trouverez donc une page "Escale" Galapagos toute fraîche toute neuve.
Samedi 7 Mai
Ah, bein pour un départ, c'est un départ !
A peine l'ancre levée, le cap du bateau est fantaisiste, le pilote erratique, ca fait un peu triangle des bermudes. Vérification faite, 3 boites de conserves ont été stockées à quelques centimètres du compas électronique, ce qui suffit à le rendre fou. Bon, problème réglé, maintenant, hop, on démarre le dessal. Bon, il fait pas d'eau douce... On attend un peu que les batteries se remplissent, avec un peu de moteur... Bon, 3 heures après, il ne fait toujours pas d'eau douce. Allez hop, on se plonge dans les tuyauteries. Mais le bateau bouge beaucoup, et Matthieu est une grosse brute, crac, voila un ridicule petit embout plastique (genre raccord de tuyau PVC mâle mâle) qui se casse en deux ! Oups ah bein oui, maintenant, ca marche moins bien !
Bon bon bon, nous sommes a 1 heure d'Isabella, la nuit tombe, il est plus prudent de s'y arrêter, le temps que les pieds nickelés réparent, ou au moins essaient de réparer...
Vendredi 6 mai
Demain, c'est le grand départ. Normalement. Il ne nous reste plus qu'à faire quelques courses de périssable (yaourts, fruits, légumes…), mettre à jour cette fichue page Galapagos avec cet internet de *ù$^${[#{[{#@^^, comprendre pourquoi le dessalinisateur fait des caprices (la veille du départ, le stress sans doute), gratter la coque bâbord des coquillages qui y ont élu domicile (et ralentissent bien le bateau), la tribord ayant été raclée, récupérer nos documents de sortie du territoire, se faire une dernière petite plage (pas sûr que les enfants rêvent de se baigner par 5000m de fond), un dernier petit restaurant, et une dernière petite glace… des bagatelles quoi. Si avec ça, on part pas Dimanche !
Mercredi 4 mai
Décidément, c'est la désertion sur Barbarin. Ce matin, ce sont Jacques et Mamgoz qui ont plié bagage. Départ prévu depuis Panama. Notre famille en pleine croissance avait besoin d'un peu d'intimité. Ce fut un bonheur de naviguer en famille, mais un an que nous habitons ensemble, il ne faut pas abuser des bonnes choses ! Eux ne vont pas trop se faire de mal, puisqu'il vont maintenant passer 1 mois en vadrouille au Pérou et en Bolivie.
Nous sommes donc à 3 jours du départ vers les Marquises. Les derniers préparatifs consistent en plein de fruits et légumes, yaourts, mise à jour du site... avant de mettre les voiles pour 5000km de vide.
Lundi 2 Mai
Et voila, les cousins Mexicains sont repartis. Après 12 jours survoltés, a courir d'otaries en tortues, de pélicans en iguanes, de requins en fous a pattes bleus. Sûr qu'ils rêveront longtemps de leurs vacances Galapagossiennes.
Avant leur départ, nous avons rapidement profité de Santa Cruz, en nageant avec des iguanes a la Playa Tortuga (7 kilomètres a pied que Timéo a fini vautré dans la poussette de Mael), et en visitant le Centre Darwin ou l'on voit, entre autre, des tortues (pour changer). C'est sur que si l'on veut voir des kangourous ou des girafes, c'est pas le bon endroit !
Maintenant que nous sommes débarrassés de ces 2 clandestins, nous pouvons nous préparer au départ vers le Pacifique...
Jeudi 28 Avril
Pas beaucoup de nouvelles sur le site ; à cause d'une défaillance à la fois de l'internet local, qui est une vraie calamité (dire que nos clients se plaignaient à Tahiti, que notre internet était lent, mais aux Galapagos, c'est un cauchemar), et également du fonctionnement de mise à jour de notre site. Bref, cela semble être revenu dans l'ordre.
Du coup, il s'est passé pas mal de choses. Tiens, on a même changé d'île. Nous sommes aujourd'hui à Santa Cruz, qui sera notre 3ème et dernière île des Galapagos.
A Isabella, nous avons fait une superbe balade à cheval au sommet du second plus large volcan en activité du monde. La haut, paysage lunaire (la dernière éruption date de 1979), très impressionnant, surtout quand tombe le brouillard, puis la pluie, pour un piteux retour sur des canassons détrempés. A 1300 mètres d'altitude, ça commençait à ressembler à la Bretagne l'Eté ! Pas de feu de cheminée à l'arrivée, mais un bain avec les pingouins, c'est bien aussi.
Le lendemain, promène couillon pour aller à un très bel endroit « Los Tuneles », drôle de paysage de piscines naturelles, ponts de lave, couvertes de cactus… dur à décrire, mais très joli. Promis, on mettra des photos dès qu'on aura un internet décent !
A peine arrivés, il nous faut déjà repartir, la fin des vacances des Mexicains s'approche, et on vient aujourd'hui de naviguer jusqu'à Santa Cruz, à 45 miles de là. Plus grosse ville des Galapagos, l'ambiance change, moins touristique, plus urbaine, sympa aussi.
Dimanche 24 Avril
Encore une superbe journée. Le départ a 22h, après un barbecue bien arrosé avec les copains qu'on ne reverra peut être plus jamais, a été un peu difficile. Pas un souffle de vent, hop, on s'enquille une nuit de moteur. Au petit matin, les îles qui nous entourent ont changé de nom : à droite, Santa Cruz, à gauche, Floreana, et tout droit, Isabella, notre destination. Nous nous offrons 2 petits détours, autour de 2 îles voisines, "Las Islas de los 4 hermanos", et "Isla Tortuga". Toutes 2 sont les sommets de cratères partiellement engloutis. Paysage magique, rochers sauvages, nuées d'oiseaux, on dirait la base secrète d'un méchant de James Bond !
Dans l'eau, c'est la fête aussi : En une journée, nous avons observé 4 raies mantas, une vingtaine de tortues, un banc de raies aigles, les habituelles otaries, et à notre arrivée ce soir à Isabella, des pingouins qui nous souhaitent la bienvenue.
Rien à dire, les Galapagos sont vraiment bénis des Dieux !
Samedi 23 Avril
Dur de mettre une nouvelle par jour, mais dur aussi de rendre compte de la richesse de nos journées. Depuis que Mario et Milo sont arrives, ont suit un programme bien rempli.
Après notre journée "tour de l'île", nous avons, lendemain, fait une "pause", en nous contenant de faire 3 heures de marche pour nous rendre a une superbe crique, histoire de nager avec des otaries et des tortues. Tous les enfants y sont passes, vivant leur premier contact en masque et tuba avec ces superbes animaux. Chouette de constater le calme et la sérénité de Timéo, petit bout de chou de 3 ans, hyper tranquille au milieu des grosses bêtes!
Le lendemain, c'est balade en bateau. Aux Galapagos, nous n'avons le droit d'aller nulle part en dehors des 3 ports principaux avec notre bateau. C'est donc sur un gros bateau moteur, et en compagnie des copains de Sakatia qui nous ont rejoint, que nous sommes allés explorer 2 endroits exceptionnels des environs. Tout d'abord Isla Lobos, ou nous avons pu tous nager avec des otaries très joueuses, des raies, et toutes sortes de poissons multicolores. Puis, nous sommes allés faire en masque et tuba le tour de Leon Dormido, un rocher de 150 mètres de haut, tranché en 2 par une fissure de 25 mètres de large. Nous y étions déjà passe avec Barbarin, mais cette fois, c'est sous l'eau que ca se passe. Et cette fois, c'est festival de requins, de plusieurs dizaines de tortues, qui se promènent sur le flanc de cette falaise verticale qui plonge vers les abîmes. Et Lola, toute tranquille, qui fait tout le tour avec nous, émerveillée par les tortues...
Le lendemain, ce Samedi, c'est journée "repos". Mario s'initie au Wakeboard tracté par l'annexe, Lola fait la première plongée bouteille de sa vie, a 2 mètres sous le bateau, profitant d'une otarie qui vient virevolter autour de nous. Elle remonte enthousiaste "Je veux encore aller plonger en bouteille" !
Ce soir, c'est le départ pour Isabella, île située a 80 miles d'ici, une douzaine d'heures, donc nous effectuons le trajet de nuit. On se réveillera en vue de l'île, et passerons proche de cratères de volcans a demi engloutis.... le paysage risque d'être intéressant. Dernier barbecue avant le départ, avec les amis de Sakatia, dure séparation de Lola avec ses copines Juliette et Valentine, c'est la dure loi du voyage !
En revanche, dramatique événement à bord la nuit dernière, de ceux qui donnent envie d'arrêter le voyage immédiatement, qui ôtent tout sens a nos prochaines escales : a 1 heure du matin, une otarie trop curieuse est montée sur le bateau, et a plongé du pont emportant avec elle, notre galétière, que 90 minutes de plongée bouteille le lendemain ne permirent pas de retrouver ! Cruel pour des bretons, mais nous espérons tenir le choc .
Mercredi 20 avril
Belle journée sportive aujourd'hui. Toute la tribu (ça fait 9 personnes à trimballer quand même) a embarqué dans 2 pick-ups remplis de vélo dans les bennes pour faire un tour des points d'intérêts de l'île. Nous nous sommes ainsi rendu au sommet du volcan, aujourd'hui rempli par un lac, qui domine l'île. Ce volcan est l'un des plus éloigné du « point chaud » qui fait encore trembler les volcans de l'île D'Isabella par exemple, donc il y avait peu de chance que le paisible lac qui s'y trouve aujourd'hui nous pète à la gueule.
Nous nous sommes ensuite rendu à la Galapageria, ferme de reproduction des tortues des Galapagos, qui ont frôlé l'extinction (enfin 2 des espèces locales ne l'ont pas frôlé, et ont belle et bien disparues au fond des estomacs des nombreux marins qui passaient dans le temps, et en remplissaient leur cales), ou les enfants ont pu côtoyer ces géants d'une autre époque, 150 ans pour les plus vieux !
Petite pause repas dans une ferme locale, qui sert uniquement ses productions (qui revient quand même à du riz (local ? faut pas exagérer quand même !), du poulet, des patacones (bananes plantains frites… Enfin j'exagère, c'était très bon.
Un petit coup de plage, 2 heures dans les rouleaux d'une plage paradisiaque de la côte Est, et hop, on remonte au volcan pour enfourcher nos vélos, et faire les 14 derniers kilomètres (oui, ok, de la descente !), à vélo.
Inutile de vous dire que le retour en ville, vers 18 heures, s'est fait un peu fatigués, mais une très belle journée pour tous !
Lundi 18 avril
L'événement du jour, c'est l'arrivée de Mario et Milo, venu du Mexique pour passer 2 semaines avec nous. Un voyage déjà complexe (3 escales, et nuit à Guayaquil) et encore plus compliqué par un retard au départ de Mexico, qui a entraîné une escale surprise à Bogota. Enfin, Agnès, la Maman, a tenu le coup, mais fut ravie de les savoir bien arrivé. Leur Grand-mère était allé à Guayaquil pour passer la nuit avec eux avant le vol vers les Galapagos… Enfin, un voyage bien complexe, mais qui s'est au final déroulé sans encombre.
A peine arrivés, les otaries leur ont souhaité la bienvenue par quelques grognements des plus répugnants…
Jeudi 17 avril
Hier, le 16, grosse journée fatigante. Nous avons enfourchés nos vélos et 2 de plus de location, et toute la smala s'est transporté jusqu'à La Loberia, plage à quelques kilomètres du village, ou on a pu discuter de près (quelques centimètres) avec des iguanes de mer, sorte de monstres préhistorique, des otaries (pour changer), et des fous à pattes bleus, qui ont nécessité une marche de 5 heures sur des rochers de lave, en tong, la classe les parents responsables et bien organisés. Les enfants ont été exemplaires, supportant la marche de midi à 17 heures sans broncher.
Les parents, tout en sauvant les apparences devant les enfants, n'étaient pas ceux qui souffraient le moins !
Du coup aujourd'hui le 17, journée repos, baignade, travaux sur le bateau, et pour les enfants, coloriages, peintures, jeux divers, et plage avec leur copain Primo.
Vendredi 15 Avril
Journée productive. Passage à l'hôpital local pour une petite visite de Mael chez le pédiatre, puis vaccinations nécessaires, hop, réglé en un tour de main, dans ces pays ou la médecine publique est entièrement gratuite, ça fait plaisir.
Puis, plus pénible, faire le plein de diesel. En effet, avec tout ce qu'on a fait de moteur pour venir de Panama, on a quand même consommé 400 litres ! Et au Galapagos, rien n'est fait pour faciliter le plein. Pas de pompe pour les bateaux. Il faut donc réunir 400 litres de bidons (ça fait pas mal de bidons, surtout quand on en a qu'un à bord), puis en pick-up à la station service de l'île, (ou, en tant que touriste, on paye l'essence 5 fois plus cher que les voitures, sympa), et retour avec ces 400kg à trimballer jusqu'au bateau au mouillage, puis à siphonner bidon par bidon (ça laisse un bon goût dans la bouche). Ca laisse les jupes pleines de diesel, super. On est content quand c'est fini, puis on voit le bon côté des choses : ces emmerdeuses d'otaries auront besoin de crampons pour réussir à monter cette nuit !
Jeudi 14 avril
Bon, ça suffit les otaries ! OK, c'est sympa, mignon, ça saute dans l'eau, ça grogne, ça joue, ça vous regarde de ses grands yeux de bébé phoques, mais la ressemblance avec Brigitte Bardot jeune s'arrête là... Le problème, c'est quand elles décident d'utiliser le bateau comme ring de combat entre mâles. La nuit dernière fut épique. Vers 2 heures du matin, une femelle vint se réfugier dans le cockpit du bateau. Une femelle, ça fait quand même dans les 150 kilos. Et son "petit" qui l'a suivi, doit faire dans les 50. Bon, ça reste sympathique, seulement, une otarie, ça n'a pas reçu une éducation à la Nadine de Rothschild. Donc ça rote, ça gueule, ça pète, passe encore... Mais quand ça se met à chier partout, à vomir (mais est-ce bien du vomi, en telles quantités, ce serait surprenant), et à pisser par hectolitres, tout ça sur vos coussins de cockpit tout neuf de Panama, ou vous posez vos fesses délicates le matin pour déguster votre Neskouik, là, considérant que vous dormez en dessous du terrain de jeu de Madame, vous commencez à trouver ça moins drôle.
Pas de problème, 3 heures du matin, on se lève pour faire fuir l'intruse, et là, les choses sérieuses commencent, car, c'est nu comme un ver que l'on surgit dans le cockpit. D'abord figé par l'odeur nauséabonde, on réalise alors que la situation est plus complexe que ce que l'on imaginait sous la couette.
En effet, une gironde femelle de 150 kilos qui rote et qui pète, lascivement offerte sur un canapé, ça attire le mâle conquérant. Le problème, c'est que le mâle conquérant, lui, il avoisine les 300 kilos. Et que comme il aime à la fois la femelle fraîche, et la compétition, il débarque avec ses copains le mâle en rut. En plus de cela, à 3 heures du mat, le mâle, il a pas une très bonne vue, alors ce truc tout nu qui surgit dans le noir en braillant, il fait pas trop la différence avec une femelle facile... Et nous voilà au beau milieu de la nuit, à essayer à la fois de faire fuir cette smala installée dans le cockpit, mais aussi de sauver notre virginité otarienne, aucune envie de tenter l'expérience...
Croyez moi, ce soir, le passage est barricadé. Ok pour les otaries dans les jupes, mais dans le cockpit, basta !
Mercredi 13 avril
Première journée à San Cristobal, l'île des Galapagos ou nous passerons nos premières semaines. Consacrée aux démarches administratives, elle fut l'occasion de recevoir à bord le Capitaine du Port, un agent, un représentant du parc national, et un agromachinchose, venu faire respecter la quarantaine sur les fruits et légumes. En gros "Jetez tout !". Cela nous a poussé à presser nos derniers kilos d'orange et de pamplemousse, à mettre en bouteille nos derniers fruits de la passion, et à ingurgiter nos ultimes bananes au lance pierre. Mais au moins, pas de gâchis !
Puis, balade à terre, pour aller à l'immigration, et, pour les enfants, Mamgoz et Jacques, de voir leurs premières otaries de près. Sacrées bestioles ! Elles ont envahies les berges du village. Imaginez la promenade des anglais avec chaque banc recouverts d'otaries vautrées et beuglantes. Impressionnant et sympathique. Elles remplacent les pigeons à Paris, laissant derrière elles des traînées de graisse, poils et matières étranges. D'ailleurs, cette nuit, elles s'en sont donné à cœur joie dans les jupes et sur le pont de Barbarin... Les enfants adorent, et apprennent leur langage...
Mardi 12 Avril
Ca y est, mouillé, on est mouillé. Ca fait quand même du bien, après presque 7 jours de navigation. 1 heure avant l'arrivée, nous nous sommes offert les frissons d'un passage entre les 2 roches de Leon Dormido, comme nous l'avions fait il y a 6 ans. Et en sortant de là, le bonjour des otaries, des raies, des dauphins, des fous à pattes bleues... quel plaisir de retrouver ces eaux.
Et quel plaisir pour Lola et Timéo de retrouver Solène, leur petite copine du voilier Atipa, au mouillage depuis 20 jours.
Ah oui, ce soir, le thon crétin du jour finit au BBQ après une marinade au vin blanc...
Lundi 11 Avril
Qu'il est vide cet océan... Rien à l'horizon. Ah si, ce soir, première lumière au loin depuis 5 jours. Aujourd'hui, un gros grain nous a fourni un peu d'énergie pour une prise de vitesse. Pas forcément dans la bonne direction, mais ça fait plaisir d'accélérer un peu. Ce soir, le vent est à nouveau retombé, et nous attaquons la nuit au moteur.
Sinon, voyage thon sur thon. Ce soir, la victime du jour finit en brochettes marinées au curry. Ils sont amateurs de bonne cuisine les poissons dans la région. Un peu crétins, mais gastronomes !
Nous devrions passer l'équateur dans la nuit, si la vitesse reste la même, et recevoir demain la visite de Neptune...
Quand à l'arrivée, dans 123 miles, ce devrait être demain en fin de journée.
Dimanche 10 Avril
Ouf, le vent est revenu. Au près, mais tout de même, quel bonheur de naviguer à la voile, sur cette mer relativement calme, sur un catamaran qui permet aux enfants de faire du trampoline, à Mamgoz de coudre à la machine, à Jacques de bricoler, à Soizic de baigner Mael tranquille, et à Matthieu de préparer la prochaine mise à jour du site...
Le petit bonheur du jour, écouter les émissions de Daniel Mermet "La bas si j'y suis" aspirées depuis son site en passant sur Panama. On en a plus de 800, on va se régaler...
En revanche, pas de pèche aujourd'hui. Nous voilà contraint à un barbecue de filet de bœuf, il faut bien vider le frigo de sa viande... dure on vous dit, la vie est dure...
Samedi 9 Avril
Journée gastronomique. Passons rapidement sur les considérations météorologiques, qui, de toutes manières, furent exécrables, les grains succédant au grains, ce qui eut cependant l'avantage de nous procurer le vent tant recherché.
Non, l'intérêt de cette journée est à chercher dans nos assiettes, grâce à la pêche de deux thons de taille fort raisonnable. Le premier finit, quelques minutes après son dernier blub, au beau milieu d'un poisson cru au lait de coco (divine recette Tahitienne). Quant au second infortuné, après une après-midi de marinade en compagnie d'huile d'olive, d'ail, de basilic frais (oui Madame, nous disposons d'un potager à bord), de thym, d'oignons, et d'une multitude d'ingrédients que notre prétendue vie spartiate empêche de divulguer, finit sa triste vie sur les grilles de notre barbecue, et oui, en pleine navigation, on ne se refuse rien, que voulez-vous, la vie est dure...
Vendredi 8 Avril
Journée sans vent, navigation quasiment sur un lac. Seul un gros grain en a rompu la monotonie. La ligne de pèche s'est enfin déroulée, mais il fut impossible de remonter le monstre qui s'y été accroché, et qui finit, après une rapide lutte inégale, par partir avec notre bas de ligne dans la gueule. Bonne digestion à toi! Ce Samedi matin, après une nouvelle nuit au moteur, nous sommes à 455 miles de l'arrivée.
Jeudi 7 Avril
19 heures, Çà n'est plus la même histoire. Le vent est tombé vers 6 heures ce matin, nous obligeant à enclencher le moteur, qui tourne sans interruption depuis, avec des risées à 2 nœuds! C'est au moins l'occasion de ne pas traumatiser les enfants avec une navigation chahutée, puisqu'ils peuvent aisément pratiquer leurs activités habituelles (aujourd'hui : puzzle, faire des quatre-quarts, siester, bouder, sauter sur le trampoline...). La nuit s'annonce bien tranquille...
Jeudi 7 Avril
2 heures du matin, nous sommes en train de passer la "Punta Mala", pointe Sud-Ouest du Panama, notre dernière terre avant 750 miles (une semaine environ). La bonne surprise, c'est le vent, qui nous accompagne depuis le départ, le bateau naviguant entre 7 et 9 nœuds, on descend vite. Les enfants ne se plaignent pas encore de la longueur de la navigation. Nous les abreuvons de nouveaux livres et jeux offerts par nos amis de Sakatia avant le départ. Hier soir au menu, petite blanquette de veau à l'ancienne de la Mamgoz, on ne se refuse rien !
Les mauvaises surprises, il n'y en a pas pour le moment !