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Les îles Cook, Tonga, et Fiji

Galerie Tahiti

 

Mardi 8 Novembre

On accélère un peu le mouvement. Un peu trop touristique pour nous par ici, à peine on jette l'ancre, on se voit hurler dessus que l'on dérange. On va pas traîner, et rejoindre demain notre dernière escale fijiennes, la marina de Vuda Point, ou nous devons retrouver des amis.

En attendant, aujourd'hui, journée d'un banal affligeant : navigation de 5 heures, dauphins, récifs, plages avec les enfants...

Pour ceux que ça intéresse, un petit film de Mael sur :

www.atoursdumonde.com/aujourdhui/films/film_mael.wmv

On vous embrasse tous fort.


Lundi 7 Novembre

10 miles vers le Sud aujourd'hui, grosse étape ! Avant de partir, nous sommes retournés avec les enfants, pour découvrir qu'un passage sous marin menait à une autre grotte, encore plus impressionnante. Enfin quand on dit "découvrir, il faut savoir que l'archipel des Yasawa est le plus touristique des fijis, et qu'à la différence d'hier ou nous étions seuls dans la grotte, il y avait bien ce matin 50 personnes à la queuleuleu, le cauchemar. Et à la sortie de la grotte, 10 stands sur la plage pour vendre des colifichets taïwanais... l'horreur. Vraiment, le tourisme tue tout.

Nous avons donc mis les voiles par la passe de Egusu i kuro, longés l'île de Nacula, doublé la pointe Nayamotuni, les récifs de cokonibaun mataniwa, et bien sûr, celui de Muainasilabalavu, pour arriver au mouillage de Yamatu ni cagilaba.

Tous ces noms pour donner à ceux qui suivent, l'occasion de quelques recherches internet

Une fois arrivés, nous espérions pouvoir profiter de la longue plage qui borde le récif, mais à peine à terre, nous nous faisons jeter car la plage est réservée aux clients d'une compagnie de croisière. Du coup, réfugiés à l'autre bout de la plage, nous sommes tolérés sur la plage d'un resort, avec des réflexions constantes des employés qui nous demandent de surveiller nos enfants qui dérangent les clients... la classe. Vive le tourisme !


Dimanche 6 Novembre

Chouette navigation en fait. Le vent s'est levé, et nous avons fait une très agréable traversée par mer calme, et vitesse tranquille de 6 nœuds. Au petit matin, nous étions devant le récif de Tivolei, parfais timing. 2 heures après, nous avons mouillé devant l'île de Sawa-i-Lau.

Magnifiques paysage, c'est vrai, de côtes rocailleuses, striés par la mer, de rochers posées sur l'eau... dur à décrire. Nous sommes partis explorer avec les enfants et Galilea, pour nous balader dans une grotte sous marine au plafond ouvert vers la lumière. Très bonne baignade pour les enfants, qui se sont éclatés là dedans.


Samedi 5 Novembre

Ciao les lépreux ! Chouette petite communauté, mais il nous faut avancer plus rapidement qu'à l'habitude, pour être à temps en Australie.

Nous sommes donc allés à 15 miles de là, à Levuka, petite ville comme sortie de la fin du 19ème siècle. Façade de bâtiments style western, devanture sous colonnades en bois... on fait un bond en arrière. Village très accueillant, et les bula et autres invitations à discuter fusent. Il y en à même qui voulaient garder Mael, les inconscients ! Petit musée, à la bibliothèque municipale, avec des restes de la période de colonisation par les européens, des histoires de bateaux coulés, de combats entre tribus... sympa.

Mais après 24 heures, c'est déjà l'heure de partir pour le groupe d'îles des Yasawa, réputés pour ses plages et ses paysages... ça nous changera ! Nous voilà donc à naviguer cette nuit, sur une mer d'huile. Au moins, c'est tranquille.


Jeudi 3 Novembre

Oup oup, un peu d'embrouillamini dans les dates, la faute à la ligne de changement de jour, on est un peu perdu. Bref, nous voilà à Makogaï, face au village de Dalice. De 1911 à 1969, l'île était la seule léproserie des Fiji. 4000 lépreux y sont passés, 1400 morts.

Il reste quelques bâtiments, la salle de projection et l'écran d'une salle de cinéma, un vaste cimetière... Depuis, l'ile sert de ferme d'élevage de bénitiers géants. Vous savez, ces gros coquillages qui ressemblent à 2 mains qui se referment. Géant, c'est-à-dire dans les 1m30 de long, ça fait quand même de sacrés bestiaux. Et bein ici, ils les font grandir en bassin, et les relâchent à 8 mois. Ils ont un adulte en pleine maturité, de 14 ans, seul dans son bassin, qui produit les œufs pour tout l'élevage. Vu qu'ils sont hermaphrodites, bonjour la diversité génétique.

Enfin, ce petit village (40 personnes habitent ici, pour travailler sur la ferme gouvernementale est une bonne occasion pour les enfants de sortir un peu la tête de l'eau, et se dégourdir les jambes. Quant à Matthieu, ce fut l'occasion de gouter le kava, boisson plus engourdissante qu'hallucinogène, mais enfin c'est vrai qu'après 3 bols partagés avec le chef du village, les paupières sont lourdes ce soir...


Jeudi 3 Novembre

Le festival plongée continue. Après le tombant vertigineux d'hier, la fête du corail aujourd'hui. On nous dit que le corail se meurt, on veut bien le croire, mais ici, il a la grosse patate le corail. On avait jamais vu ça ! De toutes les couleurs, du dur, du mou, de la gorgone, de l'éponge, de l'anémone, des trucs dont on ne sait même pas si c'est animal ou végétal (mais qu'est ce que ça bouge !). Evidemment, autour de ça, des milliers (oui, des milliers) de poissons, depuis le petit poisson clown jusqu'au mérou de 30 kilos. Bref, de la régalade, parmi les plus belles plongées de notre vie. Du coup, 2 pour Soizic, 3 pour Lola, et pas mal d'heures dans l'eau pour les enfants aussi !


Mercredi 2 Novembre

Nous voici à Namenalala. Un petit confetti, entouré d'un récif à fleur d'eau. On a avait conseillé d'y venir pour plonger, et on a pas été déçu ! Accompagnés de nos amis Yves- Marie, Natacha, Magalie et Léa, sur Galilea, nous avons mouillé sous le vent de l'île, puis rejoint la passe pour plonger. Un tombant vertical, de la surface jusqu'à... 100, 200, 300 mètres ? Bref, un tombant sans fond. De quoi terrifier Soizic et Natacha, qui se tenait la main pour se rassurer. Il est vrai que le site était très impressionnant. Sensation de flotter au dessus du vide. Très poissonneux aussi, de grosses bêtes, bref, un excellent site.


Mardi 1 Novembre

Boula Boula. 3 jours à Savu Savu. Nous sommes allés à un petit mouillage pas loin, histoire de faire le plein de patates de corail, quelques plongées décevantes, et des grillades de dorades coryphènes... la routine.

Aujourd'hui, retour à Savu Savu, on a fait nos papiers de sortie (ici, il faut faire les entrées/sorties entre les ports principaux). Mais après discussion avec des bons connaisseurs du coin, on a décidé de rajouter quelques étapes, du coup demain, on retourne aux douanes modifier notre plan de route... toute une histoire !


Vendredi 28 Octobre

Bula à tous. Nous voilà aux Fiji. Traversée somme toute assez paisible de 3 jours, arrivée à la bonne heure pour les formalités, et une belle dorade péchée quelques heures avant l'arrivée, histoire de remplacer notre thon qui commence à perdre sa fraîcheur.

Ici, c'est un chouette petit village. Les Fiji, c'est moitié Indiens, moitié Fiji (ce qui créé des problèmes ethniques d'ailleurs. Les prix retombent en chute libre, et on a pu se faire un resto à 3€ par tête de pipe, un bon petit curry masala, qui nous prépare à notre futur séjour Indien. Nous sommes arrivés 20 minutes après nos amis de Galilea, les enfants se retrouvant avec grand plaisir.


Mercredi 26 Octobre

Après une nuit et une journée bien calme, le vent est remonté, et on file à 7/8 nœuds, ça fait du bien. Devant nous, à mi route, il y a un passage au milieu de récifs mal cartographiés, on préfère le passer de jour. Avec le nouveau vent, ce sera bon. Bon aussi (si ça se maintient), pour arriver à Savu Savu avant la fermeture des bureaux Vendredi, car arriver le week end est un peu compliqué là bas.

On mange midis et soirs du thon jaune péché le premier jour (hier en fait, ça paraît déjà si loin), une belle bête dont on devrait quand même se lasser d'ici peu.


Mardi 25 Octobre

Flûte, un bug informatique à fait disparaître dans la nébuleuse numérique nos deux dernières nouvelles. Nous y racontions, de façon, bien entendu, désopilante, nos retrouvailles avec les amis démâtés de Galilea, et la finale France/Nouvelle Zélande, ou vu la proximité (3 heures de vol) de la Nouvelle Zélande, et l'éloignement (37 heures) de la France, nous étions 8% de Français attablés devant l'écran géant ce soir-là. Un peu l'air con à chanter la Marseillaise à tue-tête, mais le patron a quand même payé sa tournée générale à la fin.

Bref, nous voilà en route pour les îles Fiji. Nous sommes partis à quelques heures d'intervalles avec 3 bateaux de copains, Galilea, Sandetie et Samara, pour 3 à 4 jours de mer. Malheureusement, la météo annonce du vent de plus en plus faible, on verra bien.


Vendredi 21 Octobre

Oula, on avait oublié que le vent pouvait changer de côté, et souffler fort. Du coup, un petit paradis tongiens ressemble vite à un mouillage à 3 mètres des patates et 25 nœuds de vent ! Après une petite session de kite, on en a vite profité pour décamper dans un mouillage abrité.

Tellement abrité que nous voilà mouillés à 10 mètres du bord, sur un lac. Les 25 nœuds sont stoppés par la falaise, et ici, pas une ridule sur l'eau cristalline. Du coup, récolte d'étoiles de mer, puis balade au village. Ca nous manque un peu les balades campagnardes. Les enfants se sont éclatés à courir partout, à faire peur aux vaches, aux chevaux, à tenter d'éventrer les cochons qui se baladent partout, et à hurler des "Malo e lelei" (bonjour Tongien) à tout le monde, en déclenchant de grands sourires.


Mercredi 19 Octobre

La promenade continue. Oulalalala, grosse nav aujourd'hui, 4,57 miles. On est épuisé ! Et à peine remouillés, nous voilà à franchir le platier à la nage (un peu acrobatique pour les enfants) pour aller profiter des merveilles du récif extérieur. Poissons partout, corail vivant (oui, il y en a encore)... super. Nos copains démâtés de Galilea s'approchent, ça va nous faire plaisir de les retrouver, et d'essayer de leur remonter le moral, à défaut du mât. (Ah ah. Noter : blague à éviter)

Au fait, nous avions profité de l'escale à Neiafu pour mettre à jour la page de Tahiti, ainsi que le site "demain" sur la construction du bateau, ou vous verrez les poutres posées, ça commence à ressembler à un bateau.


Mardi 18 Octobre

Malo e lelei ! Oui, il y a des façons plus simples de dire bonjour, mais nous sommes au Royaume des Tonga donc pourquoi ne pas se laisser aller un petit peu...

Alors, 3 jours que nous sommes sujets Tongiens. Ca se passe plutôt bien. Nous sommes restés mouillés 2 jours devant la capitale du Groupe d'îles de Vava'u, Neiafu, afin de répondre aux besoins primaires : remplir le frigo, laver le linge, supporter la France dans sa victoire en Rugby, et remplir les réservoirs d'eau (ah oui, on en parle même plus, mais cette fois, c'est la pompe du dessalinisateur qui a rendu l'âme... sans commentaire !).

Puis on a mis les voiles pour se balader quelques jours dans les îles du groupe. Très belle journée aujourd'hui. On a exploré en annexe une grotte magnifique, en finissant à pied avec les enfants, dans le fond de la grotte, exploré en escaladant des montagnes de guano de... quoi, 1000, 10 000, 100 000 ans ? Un régal. La baignade/rinçage dans l'eau cristalline de la grotte fut la bienvenue.


Vendredi 14 Octobre

Comment ça, Vendredi 14 octobre ??!!. Bein, et le Jeudi 13 alors ??? Mais, je le veux moi, mon Jeudi 13 ?? Ou il est celui-là ?? Incroyable, on s'est couché le Mercredi 12, et on se réveille le Vendredi 14 !!

Nous avons probablement été les premiers êtres humains à voir se lever ce Vendredi 14. A peine posés sur la ligne de changement de date quand le soleil s'est levé, nous voilà avec un jour de perdu, que nous ne pourrons jamais raconter à nos petits enfants. Ca fait drôle quand même.

Nous voilà aux Tonga, enfin le Royaume des Tonga, ou, croyez-moi, le Roi George Tupou IV se la coule douce. Son père était plus austère, le bon vieux Taufa'a-hau, mort en 2008, mais son nom imprononçable le rendait difficilement audible à l'étranger. George, ça fait plus passe partout.

Enfin le fiston George, il se laisse un peu aller tout de même. La cérémonie grandiose de couronnement en 2008, à laquelle étaient conviés les membres de la famille royale ainsi qu'une brochette de célébrités, dont les sirs Elton John, Mick Jagger et Sean Connery, s'est chiffrée à plus de 2 millions d'euros, soit un tiers du montant annuel des aides versées aux Tonga (l'aide extérieure est, en majorité, assurée par la Grande- Bretagne). Les robes de gala confectionnées à Londres ont amputé le budget national de près de 300 000 euros tandis que le sceptre d'or, forgé à l'identique de celui de la reine du Royaume-Uni, à coûté environ 25 000 euros. Ahhh, ils savent se faire plaisir par ici. Et nous, mesquins franchouillards, qui contestons notre bien aimé président quand il se paye un sandwich au Fouquet's, ou un week end sur le pédalo d'un ami entrepreneur...

Nous sommes ce soir, mouillés sur un lac. Entourés de hautes falaises, pas une ridule sur l'eau, la calme parfait. Bon, aux Tongas visiblement, ils adorent la techno et la musique de cannibales, donc on subit en stéréo les affronts sonores de deux bars locaux, mais quel bonheur, cette immobilité !

Bonheur gâché par une nouvelle bien triste reçu de nos amis sur Galilea, 500 miles derrière nous, et qui viennent de perdre leur mât, rien que ça ! Ils sont à 300 miles de Niue, que nous avons quitté il y a 2 jours. Ils espèrent y arriver au moteur, mais on pense très fort à eux, des jours pas simples se profilent devant eux !


Mercredi 12 Octobre

Nous voici rendu à 100 miles des Tonga. Nous avons un peu galéré à envoyer le gennaker, qui s'était en partie déroulé dans les hauts, et parti en ballon. Il a fallu le descendre sur le pont, le dérouler complètement, et l'envoyer déroulé. Du coup, on a gagné quelques nœuds en vitesse, et respectons a priori nos prévisions d'arrivée demain matin.

Deux poissons sont venus mordiller notre leurre. L'un a déroulé la ligne en 20 secondes, pour se décrocher à la fin (pour une fois qu'il n'emporte pas tout avec lui !), et l'autre l'a déroulé sur quelques mètres avant de lâcher. Pas de poisson pour ce soir !


Mardi 11 Octobre

Hé bé, quelles plongées ! C'est superbe là dessous. Le relief de l'île est si tourmenté que sous l'eau, ça se traduit en failles très profondes, en grottes... Il nous a fallu suivre un couloir dans l'obscurité totale pour déboucher dans une grotte gigantesque située sous l'île. On y a croisé des crabes de cocotiers (rentrés par on ne sait où. Dans l'eau nous accompagnaient des serpents de mers, les "tricots rayés". Ces bestioles sont mortellement venimeuses, mais ont une trop petite bouche pour nous mordre. Et en plus, ils ne sont aucunement agressifs ! Bizarre quand même de croiser ça là dessous !

Dans 5 minutes, nous partons pour les Tongas. 250 miles, pour une fois, une petite traversée. Nous partons le soir pour y arriver le matin. Le vent est bon, la mer aussi, ce devrait être une navigation rapide !


Lundi 10 Octobre

4 jours qu'on se balade sur l'île ! Déjà, nos fesses se tannent à vue d'œil, mais hier, c'est une chaîne de vélo qui a déclaré forfait. Du coup, aujourd'hui, location de voiture pour finir notre tour, pas mal aussi comme concept pour trimballer toute notre smala.

Aujourd'hui, nous avons vu débouler au mouillage 2 bateaux de copains, Olivier et Caro sur Voyage et Jacques et Elisabeth sur Sandetie. C'est la migration des Tahitiens vers l'Ouest, on se croise forcément.

Bon, c'est pas le tout, mais justement, l'Ouest nous appelle, donc demain, c'est journée plongée, puis départ le soir vers le royaume des Tonga, notre prochaîne escale...


Samedi 8 Octobre

Rigolo cette île. Bizarre, mais joli.

On s'est baladé toute la journée en vélo, et avons vu des coins vraiment magnifiques. Les côtes de l'île sont découpées au rasoir, et c'est une succession de falaises, de grottes, de failles, de canyons, de vasques d'eau de mer, de piscines naturelles... On s'est tous bien régalé. Bon, moins les fesses des parents, peu habituées à ce type de travail physique, et qui ont besoin, ce soir, de soins intensifs.

Le truc bizarre, c'est que l'île, dès qu'on s'est éloigné de 300 mètres du "centre ville" semble avoir été vidée par la peste. 90% des maisons sont à l'abandon, les voitures croisées sont rares, et les êtres humains quasiment inexistants... bizarre. Ils sont 1600 sur l'île, mais on a bien l'impression que c'est en chute libre. Remarque, vu le nombre limité de trucs passionnants à faire ici, la plupart émigrent vers la Nouvelle Zélande.

Enfin, ça ne nous empêchera pas de remettre les vélos en marche, vers le Sud de l'île cette fois, dès que les fesses auront retrouvées des couleurs.


Mercredi 5 Octobre

La météo nous l'avait bien dit, mais c'est encore plus monstrueux que ce que nous imaginions.

Quand les éléments se liguent contre l'esprit de liberté qui habite le cœur de chaque marin, nul ne peut rien y faire.

Des tempêtes, il y en a eu. Des petites, comme dans un verre de gin-tonic qu'on essaie de tenir droit à la fin d'une soirée arrosée? Des moyennes, comme dans le slip petit bateau d'un jeune collégien qui découvre pour la première fois la page centrale d'un magazine à caractère érotique. Et des énormes, comme personne n'a pu les raconter, puisque nul n'en est revenu...

Et bien, pour nous, l'heure est venue. A l'instant même, Minuit et demi à un fuseau horaire bien éloigné de Greenwich, notre bateau subit des rafales époustouflantes de 4 kilomètre heure, des vagues ébouriffantes de 24 centimètres, et le navire tout entier raisonne du rugissement du... moteur.

Voilà voilà voilà, à 150 kilomètres de l'arrivée, la situation n'est pas brillante. Le capitaine sombre dans le délire, l'équipage dans le sommeil, et le bateau dans l'immobilisme.

Quand à votre journée, nous vous la souhaitons pleine d'allégresse. A défaut de vent.


Mardi 4 Octobre

Le plus dur lors d'une traversée, ce sont les 2 premiers jours, et les 2 derniers. Donc quand la traversée dure 4 jours... c'est un peu limite.

Aujourd'hui, journées à grains. On a du enrouler et sortir le gennaker (la grosse voile comme un spi à l'avant) au moins 10 fois, en jonglant entre les périodes à 20 nœuds, et les périodes à 28...

Une dorade coryphène s'est prise au jeu, et a attrapé notre leurre, pour le lâcher au bout de 15 minutes, à 3 mètres du bateau, la coquine. Après s'être battue vaillamment pour éviter la mort, son ultime coup de queue lui a effectivement sauvé la vie... et nous a réorienté vers des tagliatelles carbonara pour ce soir ! Accompagné, tout de même d'un gâteau au chocolat préparé par les enfants... Bon appétit !

Plus que 250 miles avant Niue...


Lundi 3 Octobre

Bon, on a quand même pas des trucs passionnants à raconter tous les jours. C'est que c'est un poil monotone ces traversées tout de même...

Alors bien sûr, la beauté de l'immensité infini de l'extraordinaire océan, le lent mouvement majestueux de la sauvage houle du Sud, le puissant souffle rauque et chaud de l'alizé...

Mouai, enfin ça ressemble quand même à un petit bateau qui flotte sur un grand truc gris qui bouge tout le temps, lentement poussé par un vent changeant, et qui caille même un peu. Donc on vit pas mal à l'intérieur, portes fermées. Aujourd'hui, atelier ponpons. Mais si, souvenez vous de vos centres aérés, et de ces heures à passer des fils de laine dans des ronds en carton parce que ça laissait vos moniteurs tranquilles... Hé bein Lola et Timéo ont confectionné une magnifique chenille aujourd'hui, youpi. Vous voyez, on s'ennuie pas en mer !

Plus que 400 miles avant Niue...


Dimanche 2 Octobre

Repartis. Après 5 courtes journées à Aitutaki, nous voici en route pour Niue, un peu plus loin (1000 kilomètres). En fonction du vent, l'affaire de 4,5,6 jours ?

Soizic, Timéo et Lola était un peu patraque ce soir, la faute à une grosse houle de 3m50, en plein travers, qui rend la navigation un poil désagréable. Enfin, pour l'instant, il y a plus de vent que dans les prévisions, donc on ne se plaint pas, on avance tranquille.

Au fait, nous aons profité de l'escale Aitutaki pour mettre quelques photos sur la page Journal de Bord.


Samedi 1er Octobre

Hier soir, nous avons regardé la France prendre sa pâtée face aux Tonga, équipe largement supportée par la population locale, plus proche du gros maori tatoué que du français à béret et baguette. Ils ont quand même été très gentils avec nous, et nous ont abreuvés de popcorn et glaces toute la soirée.
Aujourd'hui, enfin, un voilier est arrivé, Bonaire, amis anglais rencontrés à Panama et aux Galapagos. Lola et Timéo ont retrouvé leurs copains, et put faire progresser leur anglais.
Nous avons dépensé nos ultimes dollars néozélandais pour acheter de quoi survivre pour les 5 jours de navigation prévus jusqu'à Niue, notre prochaine escale, pour laquelle nous partons demain midi.


Jeudi 29 Septembre

 

Matthieu saute en kite surf

 

 

 

 

Hé bé, des journées comme ça, ça use quand même ! Ecole pour Lola et Timéo de 8h à 10h, puis plage/kite/cerf-volant/baignade jusqu'à 16h, puis vélo pour chercher quelque part une connexion internet (pas évident ici, et 11€ de l'heure - dire que certains trouvaient notre internet cher à Tahiti !).Soizic en kite surf

Du coup, vu l'état de nos fesses, de nos jambes, de nos coups de soleil, on a décidé prudemment de tester un petit resto local, super. Premier resto en famille depuis... 1 an, 2 ans ? Frites de patates douces, salade de papaye, sauce chili ananas, et pas de vaisselle, le grand luxe pour nous, après une journée aussi fatigante.

 

 

 

Timéo et son étoile de mer


Mercredi 28 Septembre

On le voyait, de loin, ce petit motu, posé sur l'horizon. Ah oui, un motu, c'est une petite île sur les bords d'un atoll. On la voyait donc, en se disant : "bon sang, ça doit être un bon spot de kite !". Et ce matin, que voit on à l'horizon, 3 voiles de kite... hop hop hop, on jette tout dans l'annexe, voiles, planches, harnais, enfants, pique-nique, euh chérie... oui ? Mael ? Oups, Mael donc, et en avant, fissa, droit sur le motu kite.

Les enfants dans le lagon d'Aitutaki

 

 

Et là bas, on est pas déçu, Une immense bande de sable, entourée d'une vaste zone entre 10 et 50cm de profondeur, eau cristalline évidemment, quelques cocotiers au milieu, et la cabane du... Aitutaki Kite Club. Incroyable. Le spot est si bon qu'un gars à monté une école. Et aujourd'hui, 4 élèves, rien que ça. On a donc passé une après midi merveilleuse à kiter sur le lagon, les enfants à s'éclater dans l'eau, et, pour Timéo, sur le kite, puisqu'il a fait ses premiers bords entre les jambes de Papa...
Timéo fait du cerf volant

C'est juré, demain, on y est de 9h à 17h !
Ha oui, ce soir, on a achevé le Whaoo, brochette de Whaoo tandoori... ça nous prépare à l'Inde.Mael encrémé


Mardi 27 Septembre

Nous y voilà ! Aitutaki. Ca fait du bien. Nous sommes mouillés à... 5 mètres du bord, à droite, à gauche, et derrière. un peu serré ce mouillage. Heureusement que nous sommes seuls. Et heureusement que nous avons poussé un peu le moteur ce matin, pour arriver à midi, heure ou l'éclairage est parfait pour voir les récifs, car d'une part, la passe set TRES chaude, 20 mètres de large sur 1 mille de long, avec un gros courant sortant, mais en plus, elle est décalée de 400 mètres par rapport à la carte !Voilà pourquoi on arrive pas de nuit dans une passe inconnue. Impératif d'arriver de jour, avec une excellente lumière. Des amis à nous se sont planté en entrant il y a 1 mois, et on eu beaucoup de chance de se sortir du récif sans dommage. C'est un vrai coupe-gorge ce truc. une fois engagés, impossible de faire demi tour. Et quand on sait qu'au moins profond, il y avait 1m50 d'eau (le bateau calant 1m30), on était pas très rassuré.

Mais nous y voilà, finalement au calme après 5 jours de mer.Soizic et Mael à AitutakiMouillage d'Aitutaki

Super de découvrir une nouvelle Polynésie. Au lieu de Iaorana, on dit Kiaorana (grosse nuance), les marques de corned beef (l'aliment principal) sont différentes, ça parle un mélange de Maori et d'anglais assez marrant, et les noms des 46 églises de l'île sont en Anglais (adventist of the 7th day...). Sinon, à la différence des îles de Polynésie Française de taille équivalente, pas de gros 4x4, mais beaucoup de scooters, pas de clôture, et comme partout dans le Pacifique Sud, tout le monde vous sourit. Surtout quand vous êtes en vélo, avec un gamin sur un siège enfant, et un autre pendu à l'avant autour du cou.Les Vahine des iles cook

On ne sait pas trop ou on a trouvé l'énergie, mais à peine arrivé, on a sorti les vélos, et fait le tour de l'île. Nos fesses s'en souviennent, et nos enfants ingrats ont trouvé ça "fatiguant", les bougres !

Nos 10kg de Whaoo en excès ont trouvé preneur très vite, ce qui nous a valu de très gros remerciements. Bref, content d'être arrivé, et content d'être là.La passe d'Aitutaki


Lundi 26 Septembre

Bon, bein non, le Whaoo trempé dans le Nesquick, c'est pas très bon. Même en le fourrant à la confiture de framboises Bonne Maman. Du coup, après s'en être recoltinné ce midi, on a craqué ce soir, et englouti de la viande hachée 100% pub boeuf, ouaiiii, de la bonne barbaque saignante hé hé hé.

Nous sommes, ce soir, à 100 miles de l'arrivée, finalement. On a passé la journée entière au moteur, avec 6 nœuds de vent, pas brillant, mais on avance...

C'est l'occasion aussi de travailler sur le projet "Looping 50", notre prochain bateau en construction en Inde, dont il faut préparer les achats de mât, voiles, gréement, accastillage, électronique... bref, tout ! Un peu de travail.


Dimanche 25 SeptembreGros Whaoo

Ca n'avance pas vite... On prévoyait 3 jours, on table plutôt sur 5. Ca ne change pas grand chose nous direz-vous, mais quand on prévoit 3 nuits en mer, et qu'on en fait finalement 5, on prend ça assez mal.

Mael en profite pour apprendre à crapahuter à 4 pattes partout dans le bateau, et Lola et Timéo, à se taper dessus !

Après notre déconvenue d'il y à 2 jours, ou notre ligne fut emportée par un gros margoulin, c'est armé d'une ligne bien plus solide que notre moulinet à fait sa sortie aujourd'hui. Et bien lui en a pris, car c'est un monstre (toute proportion gardée, ayant déjà vu un espadon péché à 572 kg) que nous avons remonté, un gros whaoo (et oui, ça s'appelle comme ça). Son poids, impossible à dire, mais assez lourd pour qu'un haltérophile musculeux comme l'est votre dévoué capitaine, ne puisse le soulever à bout de bras. Sans doute dans les 40 kilos.

Dur à remonter à bord (et un peu flippant, avec sa belle rangée de fines dents), il a eu droit à un traitement de faveur : encore dans l'eau, hop, une rasade de rhum dans les branchies, un peu dans la gueule, et le voici, en quelques secondes, doux comme un agneau (plutôt mort que doux d'ailleurs). Plus facile à remonter (enfin 40kg quand même).

Après 1 heure de découpage, nous voilà avec 30 kilos de chair de Whaoo à dévorer (au demeurant, fort délicieuse, mais bon, abondante) ! Tartare ce midi, mi cuit en croûte de sésame ce soir. Demain matin, trempé dans le Nesquick ? on verra bien...


Vendredi 23 Septembre

Incroyable mais vrai, nous sommes partis. Plus à l'Ouest que nous ne l'avons jamais été, nous voilà en pleine Terra Incognitae. Monstres marins, maelström géants, chute vertigineuse au bout de l'Océan... on ne sait pas trop à quel sauce nous allons être mangé...

7000km devant nous, Brisbane, notre destination finale, en Australie. Nous comptons y être pour début décembre, ce qui ne nous laisse pas énormément de temps pour les escales.

La première, Aitutaki, aux Iles Cook, se trouve à 500 miles devant nous. Nous espérions y être en 3 jours, mais le vent, plus faible que prévu, va sans doute nous pousser jusqu'à 4 jours au moins.

Au coucher du soleil, un monstre marin nous a arraché la totalité de notre ligne de pêche, après un combat inégal d'environ 30 secondes ou le fil s'est déroulé à la vitesse de l'éclair. Après l'arrachage de la ligne, le moulinet était bouillant ! On est bon pour des spaghettis bolognaises pour ce soir !