Arrivés en Martinique dans la nuit du 23 au 24 décembre, nous rejoignons Nathalie, qui habite près de St Pierre, pour fêter Noël avec toute sa famille. C'est une amie de Matthieu, du temps de sa jeunesse étudiante, qui est revenue travailler de ce côté de l'Atlantique. Nous avions rencontré ses parents en venant en Martinique il y a 6 ans, et avions vraiment envie de les revoir. C'est une famille extraordinaire de générosité, de bonne humeur, et de sens de l'accueil.

Nous passons une soirée de Noël typiquement martiniquaise avec eux : au menu, accras, agneau mijoté, et pois d'Angole. On se régale. De 23 heures à Minuit, on chante des cantiques, en dansant, et en accompagnant en tapant sur tout ce qui peut faire du bruit. Le Gloria à la sauce créole, ça décape.

Le lendemain, nous repartons sur le Marin, ou nous travaillons une semaine sur le bateau, pour le remettre à neuf après la traversée (80 litres de vins qui ont fuit dans les cales, des fuites d'eau à droite à gauche, de la couture, chercher un spi d'occasion, récupérer du matériel de pêche...).

Au Marin, il est très difficile de trouver un peu de calme. Il y a toujours du monde sur le bateau, Ubaldo, Max, l'équipage de Casilla, le bateau que nous avons assisté, ses capitaines, Yvon et Lolo... C'est apéro tous les soirs sur le bateau, et les travaux n'avancent pas vite. Max est en contact avec "Voiles sans frontière", une association humanitaire qui propose aux navigateurs de transporter du matériel divers à destination de pays qui en ont besoin. Nous rencontrons les gens de l'association, et convenons de charger des médicaments en Guadeloupe, à destination de Haïti.

Puis, retour sur St Pierre, ou nous finissons les travaux plus au calme, au mouillage, et nous faisons faire des tours en bateau à la famille de Nathalie, ainsi qu'à Guido, Véronique et leurs enfants, rencontrés au Marin, et qui rêvait de faire un tour en bateau, également Ronny et Shalan, les enfants de restaurateurs du port, qui n'étaient jamais monté sur un voilier.. Le temps est malheureusement un peu chahuteur ces jours ci, et tout ce beau monde découvre la voile un poil sportive. Mais les petits mouillages et les dauphins feront vite oublier les embruns dans la figure. Ca fait vraiment plaisir de faire découvrir cette passion, et tous les bonheurs qu'elle recèle.

Le 31 décembre, à nouveau, fiesta dans la famille de Nathalie. Cette fois, au menu, un mouton du jardin tué la veille. On mange TOUT le mouton, c’est à dire les tripes en entrée, et les testicules en entremet. Ma foi, c’eut été dommage de mourir sans pouvoir dire « j’ai mangé des testicules de mouton ! ».

Nous quittons notre famille d'adoption Antillaise, avec promesse de revoir Nathalie et Romain, qui habitent en Guadeloupe, et nous mettons le cap sur Fort de France, pour récupérer nos amis crêpiers de Ste Marine, qui nous ont nourris pendant tous le temps des travaux préparatoires du bateau (voir rencontres). Ils vont passer 3 semaines de vacances avec nous, jusqu'en Guadeloupe.

Avec eux, nous remontons la côte Est de la Martinique, très belle, et très peu fréquentée car pleine de cailloux et de récifs. Cailloux qui d'ailleurs, viendront se frotter à la coque lors d'une approche de mouillage un peu "ras les coraux". On se retrouve planté au soleil couchant, à 50 mètres du mouillage. Impossible de nous dégager nous même, et le vent et le courant nous enfoncent plus profondément. Heureusement, un pécheur qui passe prévient les pompiers qui viennent nous dégager en tirant avec leur gros bateau. En plongeant sous la coque le lendemain, les dégâts sont assez minimes, juste de la peinture arrachée sur le fond de la quille. Il faut cependant la remplacer au plus vite, car le bois nu dans l'eau de mer n'est pas à l'abri bien longtemps.

La remontée de cette côte Est est superbe. Nous sautons de mouillages en mouillages, tantôt face à un îlet de carte postale, au large, tantôt lové au cœur de la mangrove, dans de l'eau aussi calme qu'un lac. Les mouillages sont déserts, ce qui ne gâche rien. au mouillage de la "Baie du Trésor", nous découvrons une mare d'argile verte dans laquelle nous plongeons pour un petit soin "bain de boue" à l’œil. Le séchage d'1/2 heure est assez douloureux pour les poils, mais la peau de bébé que nous obtenons est un chouette résultat.

Les mouillages que nous avons exploré sont les suivants : La Baie des Anglais, Petite Grenade, l'Ilet Loup Garrou, Ilet Madame, Ilet Ramville, Le Havre du Robert, La Baie du Trésor.

Après une semaine, nous mettons le cap sur la Dominique, non sans avoir péché un beau Thazard en passant la presqu'île de La Caravelle.