Nous arrivons sur la Guadeloupe par l'archipel des Saintes, composé de 6 îles. Le paysage est enchanteur, les îles sont très proches les unes des autres, et couvertes d'une épaisse végétation. On navigue de mouillage en mouillage, jamais plus d'1/2 heure de navigation.

Au Grand Bourg, les touristes déferlent pendant toute la journée, et ça n'est que tôt le matin ou tard le soir que le village retrouve son calme. L'archipel est habité par une population blanche en grande majorité, descendante de Bretons, mais qui parle Créole, drôle de métissage !

Une nuit, le vent se lève très fort, emportant une combinaison de plongée qui séchait dehors. Heureusement, nous la retrouvons le lendemain matin, échouée sur la plage. La combinaison est d'autant plus nécessaire que Matthieu passera 2 heures sous la coque, le lendemain, en plongée bouteille, pour réparer les dégâts de l'échouage martiniquais à grand coup d'un époxy sous marin. Espérons que ça tienne jusqu'au prochain récif !

Après 2 jours aux Saintes, nous partons vers Marie Galante, ou nous louons une voiture afin d'en faire le tour, assez vite fait, car l'île est plate, et essentiellement tournée vers la canne à sucre. Nous visitons une distillerie, et profitons de ses magnifiques plages, protégées par de beaux lagons.

Puis cap sur St François, sur l'île de la Guadeloupe, ou nous louons une voiture pour faire le tour de l'île. Ce sera l'occasion de visiter un magnifique jardin créole et d'aller faire une plongée bouteille sur la réserve Cousteau, superbe jardin sous-marin. Puis, Eric et Jo nous quittent pour retrouver leur crêperie Bretonne (la meilleur de Bretagne, cela dit !). Non sans avoir fait un dernier repas de langoustes, achetées à de jeunes pécheurs de passage, pour le plus grand bonheur d'Eric.

Nous continuons donc seul notre périple jusqu'à Pointe à Pitre, ou nous chargeons auprès d'une association locale, des médicaments à destination d'Haïti. Vu la situation actuelle, cela ne pourra que faire du bien, et l'île à vaches, point de destination de ces médicaments, est dans une zone plus calme que le reste du pays. Voilà donc le bateau lourdement lesté sur Babord, ce qui fait bien gîter le bateau.

A Pointe à Pitre, nous avons la chance d'assister, non pas au Carnaval, mais à sa répétition. La différence est ténue, puisque tous les groupes défilent, le public est là, dévorant des bostiks aux stands ambulants, les tambours sont frappés aussi fort que le grand jour, et les chants sans doute hurlés avec encore plus d'énergie. Les déguisements sont différents pour chaque groupe, ce qui donne un mélange des plus hétéroclites. Travestis, Indiennes, Guadeloupe coloniale, traditionnels... tous défilent au pas de charge, et il est difficile de ne pas les suivre toute la nuit.

Nous pointons ensuite vers Petit Bourg, ou habitent Romain et Nathalie, nos amis que vous avez déjà croisé en Martinique. Ils nous accueillent 3 jours chez eux, dans leur magnifique maison, à la frontière de la forêt vierge. C'est un bonheur de marcher dans leur "jardin", ou la machette est nécessaire à la progression. Pendant notre trajet Martinique-Guadeloupe, Nathalie à accouchée d'un petit James, magnifique et tranquille petit bébé. C'est l'occasion de revoir Raymond, qui est venue donner un coup de main à sa fille, et qui passe ses journées à traquer les mauvaises herbes dans le jardin (enfin, ici, les mauvaises herbes, elles font 4 à 5 mètres de haut !).

Après une courte escale à Basse-Terre, nous mouillons 3 jours à Bouillante, près de la réserve Cousteau, ou nous allons nager en palmes masques tuba, faisant des acrobaties sous marines pour la joie des enfants dans les bateaux fonds de verre. Ce sera aussi l'occasion de faire une journée de canyoning sur l'une des multiples rivières encaissées qui coulent dans les parages. Rappels, cascades, toboggans et sauts au programme, dans une verdure omniprésente, bien sympa !

Mais il nous faut quitter la Guadeloupe, et c'est le 14 février que nous voyons s'éloigner, pour longtemps, nos dernières côtes françaises.