CAP VERT / LA SUITE... |
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Les navigateurs sont plus rares à débarquer sur Fogo. Aussi, notre premier contact avec la Policia Maritima fut assez désagréable, puisqu'ils voulaient que nous partions le jour même. Notre passeport ayant été tamponné "sortis du Cap Vert" à Mindelo, il fallait que nous quittions le Cap Vert. Mais n'ayant pas de bureau d'immigration sur notre route, nous avions bien été obligés de faire tamponner le passeport... enfin, après discussions, nous avons pu négocier de rester 3 jours sur l'île. Cet incident nous a permis de rencontrer les 2 bateaux arrivés le jour même, Antonio et Marco les Espagnols, et Peter le Tchèque (voir rencontres). Avec eux, nous avons entrepris, le lendemain, l'ascension du Pico de Fogo, 2819m, volcan en activité. Après 1600m faits en aluger, dans un paysage de plus en plus aride, nous pénétrons dans la Caldera, ancien cratère effondré de 8km de diamètre. Dans cette "vallée" se tient un village d'irréductibles habitants, qui s'accrochent au volcan malgré les irruptions (la dernière date de 1995). Ils y vivent très simplement, et y produisent un vin excellent, et le 3ème meilleur café du monde ! Nous nous sommes alors lancés dans l'ascension du pic lui même, ascension très dure, car il n'existe aucun vrai sentier, et on monte verticalement le long de ses pentes, tantôt dans la cendre, tantôt dans la rocaille. 1200m de montée, vraiment exténuants. Mais le panorama au sommet, de ce cratère gigantesque, de se fumerolles de souffre, de la mer de nuages à nos pieds, et du soleil couchant fut saisissant. Autre avantage de la montée, la descente ! Autant nous sommes montés en 4 heures, autant, nous sommes redescendus en 30 minutes, en courant comme des cabris dans la cendre. A ce petit jeu, nous avons appris le soir même qu'un Américain s'était tué l'an passé... bon, la descente était bien marrante quand même. Nous dormons chez tito (voir rencontres), qui se souviendra sûrement longtemps de notre passage. La légende de ce village veut qu'il soit quasiment entièrement peuplé par la descendance de M. de Montrond, un français réfugié à fogo après un duel en France, et qui a eu plus de 200 enfants dans le village. Histoire ou Mythe?... Tito s'appelle quand même Ernesto Montrond... Le lendemain, nous redescendons sur Sao Felipe, la ville principale, à 4km du port. Nous y rencontrons un taxi/DJ qui nous prête des CD de super musique capverdienne que nous gravons sur le bateau. Leur musique (Coladera, Funana.., est vraiment extraordinaire). Le lendemain, Matthieu s'aperçoit qu'il a oublié ses chaussures de randonnée sur la place du village. Y retournant sans espoir, c'est tout le village (guidé par Emilio, le Taxi/DJ) qui se met à leur recherche. Oui, un ami à lui a vu un gars qu'il connaît, les emportant. Une piste, qui s'avérera payante puisqu'on retrouve finalement les chaussures, inespéré. Merci pour tout à Emilio, et merci de l'honnêteté de ce village. Le soir, petite partie de pêche avec les Espagnols, nous rammennons de beaux poissons. 1 heure pour tous les préparer, et sortir de beaux filets, le petit barbeucue les attends, et catastrophe, en fin de cuisson, le barbecue bascule et vide son contenu à la mer... Heureusement, les bonnes conserves de maman sont là, et on prépare une blanquette express... Grosse déception quand même ! Puis nous partons sur Brava, toujours avec nos espagnols et notre Tchèque, île distante de 15km. Nous y mouillions d'abord à Furna, le port de l'île, mouillage qui se trouve être assez inconfortable, et trop rempli à notre goût (au moins 10 bateaux !) Les jeunes du village s'ennuient, et passe leur journée massés sur le quai, à regarder vivre les gens des bateaux... On se sent un peu dans un zoo. Nous copinons avec deux de ces curieux, qui nous font découvrir leur village et leurs coins de pêche, bien sympathiques (voir rencontres). Nous partons ensuite mouiller à Faja d'Agua, de l'autre côté de l'île, et découvrons un petit paradis : Un village assez riche, car possédant beaucoup de familles immigrés aux USA, dans un lieu magnifique, et des gens hypers accueillants (voir rencontres). Nous n'arrivons plus à partir du mouillage. Nous y sommes seuls, rares sont les bateaux venant ici, et les randonnées alentour sont exceptionnelles. Les gens du village non plus, ne veulent plus nous laisser partir, et nous invitent tous les soirs... Et pourtant, la Martinique est là, droit devant nous, à 4000 km, juste à l'Ouest, et il nous faut bien la rejoindre, nous voudrions y être pour Noël. Nous
partons donc le 6 décembre, pour notre première grande
traversée...
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